9 octobre 2009
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FinKielkraut ce matin sur France Inter
J'ai été très choquée par les propos d'Alain Finkielkraut ce matin sur France Inter et, du coup, je réagis ici. M. Finkielkraut intervenait sur l'affaire Polanski
et disait qu'il avait peur de la Fance et du lynchage des internautes contre Polanski. Apportant tout son soutien à Polanski, il affirme que c'est son statut d'artiste qui pousse les gens à le
condamner de la sorte. Il évoque les faits qui sont reprochés à M. Polanski en minimisant son affaire : il dit que la victime n'était pas une enfant, mais une adolescente, et qu'elle posait nue
ou dénudée dans Vogue Hommes. C'est-à-dire que, dès lors, on peut tout se permettre ? ça me rappelle les femmes qui viennent porter plainte pour viol et à qui on demande comment elles étaient
habillées, si elles n'étaient pas un peu trop séduisantes, voire même sexy ... comme si, dans ce cas, cela excusait le comportement du violeur !
Moi, je pense que ce qui gêne M. Finkielkraut, c'est que la réaction des gens, de ceux qu'il appelle dédaigneusement les internautes, n'a pas été celle que tous ces intellectuels et artistes soutenant M. Polanski escomptaient. Ils pensaient que l'anti-américanisme primaire aller jouer dans cette histoire, et que tous allaient se lever comme un seul homme pour s'indigner contre cette nation autoritaire osant s'attaquer à un artiste. Mais, moi, je m'en fiche un peu de Polanski ; je regarde ses films, j'apprécie (au sens de regarder, commenter, évaluer, juger ...) son oeuvre et je ne me sens pas frustrée par son statut d'artiste. C'est ce que disait M. Finkielkraut ce matin : "Le statut d'artiste est vécu comme une atteinte à la notion même de démocratie" : ce qui revient à dire que l'artiste est au-dessus du peuple ? Oui, il l'est ; assurément il l'est, dans son expression, pour la vision du monde qu'il donne à voir à travers son oeuvre. Mais l'est-il en tant que citoyen ? La réponse est non, évidemment.
Et moi, ce qui me gêne, c'est la façon dont tous ces intellectuels ou artistes le soutiennent ; c'est la minimisation des actes qui lui sont reprochés. Le premier soutien parlait d'une "vague affaire de moeurs" ; ce matin M. Finkielkraut contestait l'accusation de viol et disait qu'il s'agissait de relations sexuelles avec une mineure, et, il en venait presque à dire que, vu ce qu'elle faisait (poser dénudée), il fallait bien qu'elle s'y attende ...
En fait, ils ont essayé d'agiter un chiffon rouge devant la foule pour l'exciter et l'entraîner à leur suite, et ils n'en reviennent pas et ne décolèrent pas de voir que la réaction de la foule est toute autre que celle qu'ils prévoyaient ! Et moi, ce n'est pas Polanski qui m'indigne (peut-être son incarcération est-elle excessive ... peut-être son affaire a t-elle déjà été jugée ... mais, en ce cas, pourquoi les juges américains le réclament-ils ? ...) Non, moi ce qui m'indigne, ce sont les propos de tous ceux qui le soutiennent, les propos qui minimisent, les propos qui presque justifient ou excusent ses actes (comme ceux de M. Finkielkraut ce matin.) S'ils avaient dit clairement ce qui lui était reproché, en s'indignant contre une action jugée excessive de la justice américaine, et en demandant sa non-incarcération, alors peut-être la réaction aurait été autre ...
Mais je trouve que le fait de minimiser (elle posait dénudée, alors c'est presque normal, non ?) est une insulte à la fois contre la femme et contre l'homme. Contre la femme, parce que c'est comme si ce n'est pas très grave en fait : viol, agression sexuelle, attouchements ... tout ça c'est presque normal si la femme est jolie, séduisante, sexy ... On peut prendre. On peut en disposer. C'est comme si elle devenait un objet de consommation dont on use comme on le souhaite, sans se soucier de ses désirs à elle. Et c'est en même temps une insulte contre l'homme, puisque ça vise à dire qu'il est comme un animal, que dès lors qu'il a des pulsions, il ne peut plus se contrôler !
M. Finkielkraut parlait aussi avec dédain des internautes, en raillant leur position par rapport à Polanski, disant que plutôt que d'être d'accord avec les suisses qui maintiennent Polanski incarcéré, ils auraient mieux fait de s'indigner contre ces mêmes suisses lorsqu'ils ont libéré le "fils barbare de Kadahfi". Mais moi je vous dirais M. Finkielkraut, que c'est à vous, de part votre statut d'intellectuel, d'homme éclairé qui fait profiter de ses visions, de ses réflexions le peuple, de nous interpeller et de susciter notre passion ... Or, à quoi nous invite M. Finkielkraut et autres hommes éclairés de notre temps ? A suivre et soutenir M. Polanski dans une "vague histoire de moeurs" ...
Vive les intellectuels et autres hommes éclairés de notre temps ! Vive notre époque !
Moi, je pense que ce qui gêne M. Finkielkraut, c'est que la réaction des gens, de ceux qu'il appelle dédaigneusement les internautes, n'a pas été celle que tous ces intellectuels et artistes soutenant M. Polanski escomptaient. Ils pensaient que l'anti-américanisme primaire aller jouer dans cette histoire, et que tous allaient se lever comme un seul homme pour s'indigner contre cette nation autoritaire osant s'attaquer à un artiste. Mais, moi, je m'en fiche un peu de Polanski ; je regarde ses films, j'apprécie (au sens de regarder, commenter, évaluer, juger ...) son oeuvre et je ne me sens pas frustrée par son statut d'artiste. C'est ce que disait M. Finkielkraut ce matin : "Le statut d'artiste est vécu comme une atteinte à la notion même de démocratie" : ce qui revient à dire que l'artiste est au-dessus du peuple ? Oui, il l'est ; assurément il l'est, dans son expression, pour la vision du monde qu'il donne à voir à travers son oeuvre. Mais l'est-il en tant que citoyen ? La réponse est non, évidemment.
Et moi, ce qui me gêne, c'est la façon dont tous ces intellectuels ou artistes le soutiennent ; c'est la minimisation des actes qui lui sont reprochés. Le premier soutien parlait d'une "vague affaire de moeurs" ; ce matin M. Finkielkraut contestait l'accusation de viol et disait qu'il s'agissait de relations sexuelles avec une mineure, et, il en venait presque à dire que, vu ce qu'elle faisait (poser dénudée), il fallait bien qu'elle s'y attende ...
En fait, ils ont essayé d'agiter un chiffon rouge devant la foule pour l'exciter et l'entraîner à leur suite, et ils n'en reviennent pas et ne décolèrent pas de voir que la réaction de la foule est toute autre que celle qu'ils prévoyaient ! Et moi, ce n'est pas Polanski qui m'indigne (peut-être son incarcération est-elle excessive ... peut-être son affaire a t-elle déjà été jugée ... mais, en ce cas, pourquoi les juges américains le réclament-ils ? ...) Non, moi ce qui m'indigne, ce sont les propos de tous ceux qui le soutiennent, les propos qui minimisent, les propos qui presque justifient ou excusent ses actes (comme ceux de M. Finkielkraut ce matin.) S'ils avaient dit clairement ce qui lui était reproché, en s'indignant contre une action jugée excessive de la justice américaine, et en demandant sa non-incarcération, alors peut-être la réaction aurait été autre ...
Mais je trouve que le fait de minimiser (elle posait dénudée, alors c'est presque normal, non ?) est une insulte à la fois contre la femme et contre l'homme. Contre la femme, parce que c'est comme si ce n'est pas très grave en fait : viol, agression sexuelle, attouchements ... tout ça c'est presque normal si la femme est jolie, séduisante, sexy ... On peut prendre. On peut en disposer. C'est comme si elle devenait un objet de consommation dont on use comme on le souhaite, sans se soucier de ses désirs à elle. Et c'est en même temps une insulte contre l'homme, puisque ça vise à dire qu'il est comme un animal, que dès lors qu'il a des pulsions, il ne peut plus se contrôler !
M. Finkielkraut parlait aussi avec dédain des internautes, en raillant leur position par rapport à Polanski, disant que plutôt que d'être d'accord avec les suisses qui maintiennent Polanski incarcéré, ils auraient mieux fait de s'indigner contre ces mêmes suisses lorsqu'ils ont libéré le "fils barbare de Kadahfi". Mais moi je vous dirais M. Finkielkraut, que c'est à vous, de part votre statut d'intellectuel, d'homme éclairé qui fait profiter de ses visions, de ses réflexions le peuple, de nous interpeller et de susciter notre passion ... Or, à quoi nous invite M. Finkielkraut et autres hommes éclairés de notre temps ? A suivre et soutenir M. Polanski dans une "vague histoire de moeurs" ...
Vive les intellectuels et autres hommes éclairés de notre temps ! Vive notre époque !